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Monastère de Larung Gar


Après huit mois passés loin de la Chine, nous avons décidé d’y revenir. Notre destination : une petite ville de Mongolie Intérieure assez difficile à trouver sur la Google map. Bien sûr, quand on vous dit « petite » en parlant de la Chine, vous pensez un million d’habitants ou quelque chose dans cet ordre. Mais non ! Elle est vraiment « petite », autour de cent mille habitants.

Nous avons donc acheté nos billets en Europe pour Chengdu, une ville chinoise située dans la province du Sichuan. Pourquoi ? Tout simplement parce que les billets étaient vraiment bon marché et que nous rêvions de découvrir cette région voisine du Tibet. Ainsi, avant de rejoindre la Mongolie Intérieure, nous avons décidé de passer un peu de temps dans les régions tibétaines de Kham et Amdo. L’idée nous était venue après avoir consulté le blog d’un homme qui vit au Tibet et qui connaît très bien ces régions. Notre attention avait été particulièrement attirée par les photos d’un monastère situé dans la région de Kham. Ce qu’elles montraient paraissait irréel et nous pensions qu’un tel endroit ne pouvait plus exister en Chine. Et pourtant, il existe, pour de bon ! Nous l’avons découvert et il est bel et bien réel !

Sur le trajet de ce lieu magique, vous pouvez passer par une ville du nom de Kanding. Elle est agréable à visiter et possède quelques beaux monastères. Par malchance pour nous, nous y étions le 8 février, premier jour du nouvel an chinois. Nous le savions bien sûr, mais dans l’organisation de notre voyage, nous n’avions pas eu le choix de la date. Alors, tant pis ! Quand nous sommes arrivés à Kanding, nous avons appris qu’aucun bus ne partait pour Sertar (un endroit proche de Larung Gar) avant deux semaines. Qu’à cela ne tienne, nous allions faire du stop ! Mais le seul véhicule qui s’est arrêté avait pour conducteur ce petit garçon !



Aussi, nous avons juste parcouru 500 mètres en sa compagnie. Cela dit, comme nous avions déjà vécu en Chine, nous savions que rien n’est impossible dans ce pays, même pendant la période du Nouvel An. Le jour suivant, nous avons trouvé une voiture qui allait jusqu’à Sertar… Coût du tajet : 800 yuan. Heureusement, nous avons rencontré deux chinois désireux eux aussi de se rendre à Sertar, avec lesquels nous avons pu partager la voiture et le tarif ! Durant toute la semaine, nous avons donc voyagé en covoiturage, véhiculés par des conducteurs chinois un peu fous ! Enfin, après avoir expérimenté quatre chauffeurs différents rencontrés au hasard de la route, nous sommes arrivés au monastère...


Blog de voyage et photographie
Monks in the shop

30 000 moines environ l’occupent. Une fois sur les lieux, vous découvrez de minuscules maisons rouges dans lesquelles vivent les moines. Partout résonnent la musique bouddhiste et des prières diffusées par d’énormes hautparleurs. La musique ne s’arrête jamais et au milieu d’une telle atmosphère, vous éprouvez alors le sentiment d’être dans un lieu unique sur Terre... Lorsque l'on pénétrait dans les temples, nous pouvions vraiment ressentir cette ambiance mystique et cette énergie si spéciale produite par la répétition des mantras. C'est quelque chose qui prend le coeur, qui donne des frissons. Tout est vibration ! Alors qu'on s'introduisait dans ces temples, on ne pouvait s'empêcher en même temps de se sentir intrus, et tous les moines nous regardaient avec autant de curiosité que nous. Ils étaient tous sur leur iPhone (sans internet car le gouvernement l'a tout simplement coupé dans cette région afin d'éviter tout mouvement rebelle que ce soit) probablement à nous prendre en photo. On a souvent demandé cordialement si l'on pouvait s'asseoir avec eux, en tailleur, pour profiter de cette ambiance et en même temps prendre des photos, et tous nous souriaient et acquiesçaient d'un geste de la tête. D'ailleurs, avec certains, nous avons pu avoir quelques conversations en mandarin, et nous étions très curieux de savoir ce qu'ils pensaient de la présence et de l'influence chinoise. Beaucoup se plaignaient de la surveillance et des nombreux contrôles qu'ils subissaient, et regrettaient de ne pas avoir internet. Pourquoi avoir un iPhone dans ce cas là? Demandait-on. Car c'est tout simplement le seul téléphone qui propose le tibétain comme langue. Bien joué Apple! Tout un marché vous est acquis. Après, la question du "comment arrivez-vous à payer le prix d'un iPhone alors que le monastère ne vous donne que 600 kuai par mois (un peu moins de 100 euros)?" est restée malheureusement sans réponse... Puis d'autres nous répondaient qu'en contre partie, le gouvernement aidaient beaucoup au développement de la région, construisant des routes, apportant l'électricité... Bref, il y a autant d'avantages que d'inconvénients, mais rien ne peut acheter la liberté!




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